Sur invitation de l’Université Technique de Dresde (TU Dresde), Son Excellence l’Ambassadeur du Burkina Faso en Allemagne, Monsieur Guibila a procédé le 16 mai 2019, au titre de la francophonie, à l’ouverture du centre France | Francophonie à TU Dresden en présence de son homologue de France, de Québec, des autorités allemandes et un public intéressé.
La création du Centre France | Francophonie (CFF) selon sa directrice Professeure Madame R. Böhm, professeure de littérature et culture françaises vise le renforcement de la coopération entre les acteurs de TU Dresde et les partenaires des pays francophones dans le domaine culturel et scientifique.
Le centre travaillera à mettre en réseau les activités existantes et à soutenir les nouvelles activités dans les trois domaines centraux que sont la recherche, l’enseignement et la Third Mission.
Outre la mise en réseau interdisciplinaire au niveau national et international, elle compte initier ses propres domaines de recherche à long terme et concevoir des formats d’événements innovateurs.
Dans son intervention, l’Ambassadeur du Burkina Faso après avoir donné les objectifs de la francophonie, s’est réjoui de sa présence à cette cérémonie d’ouverture avec ses collègues de France et de Québec. Pour le diplomate, ce centre permettra de lever la barrière de la langue, de promouvoir la mobilité des étudiants et les échanges interculturels dans la coopération universitaire entre l’Allemagne et les pays francophones.
Situant l’ouverture du centre dans la politique extérieure actuelle de l’Allemagne, il précise :
« Le CFF va aussi dans le sens de l’engagement de la Chancelière, Madame Merkel, ainsi qu’elle l’a affirmé lors de son dernier séjour au Burkina Faso, le 02 mai dernier, de travailler à renforcer la coopération universitaire allemande avec l’Afrique de l’Ouest francophone »
• Projets de coopération de TU Dresde avec des universités au Burkina Faso
Sur un ton plus personnel, l’Ambassadeur du Burkina Faso à Berlin a continué en ces termes :
« Je voudrais saisir l’opportunité de ma présence ici aujourd’hui pour remercier chaleureusement les principaux responsables de TU Dresden, en particulier le professeur Martin Hartmann, pour la qualité remarquable de la coopération entre TU Dresden et l’Université Norbert Zongo »
En rappel, l’Association des Burkinabè et amis en Saxe et en Allemagne (ABASA e. V.) avec le soutien de l’Université Technique de Dresde a établi depuis des années des contacts au Burkina Faso avec des structures administratives et éducatives (ministères (MENA, MJEFP, MESSRS), CIOPB, universités, écoles professionnelles, Ambassades), associatives (Association d’économie sociale et familiale (ABESF), union des établissements privés laïcs (UNEEPL)) et avec des bonnes volontés ; dans le cadre de plusieurs activités comme celle de l’organisation annuelle des JEFOSP (journées d’échanges sur la formation, l’orientation/insertion scolaire et professionnelle) depuis 2013.
- De droite à gauche : Vice-président Pr H. G. Krauthäuser, Pr M. Hartmann, Ambassadeur S. Guibila et Dr. W. E. Sawadogo
Avec les représentants du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (ex MESSR), des partenaires universitaires en particulier de l’Université Norbert Zongo et des associations impliqués, il avait été décidé de l’organisation régulière et tournante des JEFOSP dans les régions avec des thématiques interdisciplinaires touchant l’enseignement et la formation professionnelle dans le préscolaire, secondaire, supérieur et le monde de l’emploi au Burkina Faso.
Depuis fin 2018, l’Université Norbert Zongo, membre du comité d’organisation des JEFOSP, a désigné la Vice-présidence de l’UNZ chargé de la professionnalisation et des relations Universités -entreprises comme structure répondante et organisatrice des JEFOSP.
Une de ces activités en cours est l’ouverture depuis la 2017-2018 dans le cadre d’un projet 2017-2020 d’un programme master en techniques et formation professionnelles (MTFP) à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de l’Université Norbert Zongo (UNZ) oú étudient actuellement 50 étudiants et étudiantes dans les deux options actuellement offertes :
Option MTFP-Génie électrique et énergétique (MTFP-GEE) et
Option MTFP-Finance –Comptabilité-Contrôle (MTFP-FCC).
L’ouverture des options MTFP- Génie mécanique (Construction Métallique, Mécanique Auto, Fabrication Mécanique) et MTFP – Génie Civil (Construction Métallique, Menuiserie Bois/Métallique, Génie Civil) pour la rentrée 2020-2021 est en réflexion.
Ce projet vient combler un manque de formation dans ces filières techniques et professionnelles dans les structures d’enseignement supérieures et vise l’amélioration de la qualité de la formation dans l’enseignement technique et la formation professionnelle pour une meilleure adéquation formation-emploi.
La formation de l’ENS dans ces domaines était jusqu’à présent possible pour la formation des professeurs des lycées et collèges de l’enseignement technique niveau CAET ou CAPET ; des diplômes d’Etat, qui ne permettent pas la poursuite de thèse de doctorat. Désormais l’ENS/UNZ comme structure universitaire pourrait former des spécialistes pour le système éducatif, la formation professionnelle et le marché d’emploi et assurer sa propre relève au niveau de la formation académique.
Des projets de recherches et de coopération existent également depuis quelques années entre la School of Science de TU Dresde avec la UFR /SVT de l’Université Pr Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou.
• Communication inaugurale : Les gestes de la Spoliation
Un des points saillants de cette cérémonie d’ouverture du CFF fut la communication inaugurale de l’historienne de l’art, Professeure B. Savoy, sur le thème « les gestes de la spoliation : Les collections africaines dans les musées européens et leurs conséquences » (.
Experte connue en Allemagne pour avoir conduit l’étude sur la spoliation de l’Allemagne par la France dans les années 1800, elle a produit avec l’Expert Sénégalais F. Sarr le rapport
sur la restitution du patrimoine culturel africain (F. Sarr, B. Savoy, 2018). Dans ce rapport, plus de 1000 objets, qui ont quitté l’actuel Burkina Faso à partir de 1884, ont été inventoriés (http://restitutionreport2018.com).
L’historienne rappelle que déjà, à la fin des années 1970, face à l’inflexibilité des anciennes puissances coloniales et sous la pression de ses États membres, l’UNESCO décidait de prendre à bras-le-corps la question des restitutions. Amadou-Mahtar M’Bow, alors Directeur Général de l’UNESCO, lançait le 07 juin 1978 un appel « Pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable ».
• Intérêt et perspectives du Centre France | Francophonie (CFF)
Dans les échanges sur l’intérêt et les perspectives du Centre France | Francophonie (CFF), il est ressorti des différentes interventions que des résultats bien positifs ont été atteints par le passé par ces centres tant sur le plan de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la culture et de l’économie à travers par exemple l’établissement de relations d’affaires, des projets de recherche, de formation ou la création d’entreprises entre les partenaires.
L’ambassadeur a eu ensuite des échanges avec les partenaires de TU Dresden et les membres de l’Association des Burkinabès et amis en Saxe et en Allemagne (ABASA e. V.) partenaire du CFF et des projets de coopération avec TU Dresden.
Wendkouni Eric SAWADOGO
TU Dresde/ (ABASA e.V.)